Emilia Perez histoire vraie? Sorti en 2024, ce film est un film qui a immédiatement fait sensation dans le paysage cinématographique international. Réalisé par Jacques Audiard, déjà connu pour ses œuvres engagées et audacieuses comme Dheepan ou Un prophète, le film mélange thriller, comédie musicale et drame social. Le tout autour d’un sujet inattendu : un baron de la drogue mexicain qui décide de changer de genre pour devenir une femme et recommencer sa vie.
Mais au-delà de la performance remarquable de Karla Sofía Gascón, et de la narration originale, une question revient sans cesse sur les réseaux sociaux et les forums de cinéma : Emilia Perez est-elle une histoire vraie ?
Résumé rapide du film Emilia Perez
Dans le film, on suit Rita, une brillante avocate qui travaille dans un cabinet puissant mais moralement douteux à Mexico. Un jour, un client secret lui demande de superviser une opération très particulière : l’aider à changer de sexe, d’identité, et de vie. Ce client n’est autre que Manitas, un célèbre chef de cartel recherché par les autorités.
Rita accepte. Quatre ans plus tard, elle retrouve Emilia Perez, la femme qu’il est devenu, et découvre qu’Emilia souhaite se racheter : elle veut réparer ses crimes passés en aider les familles de disparus victimes du cartel. Commence alors une nouvelle phase de l’histoire, entre rédemption personnelle, quête de justice et résurgence des anciens ennemis.

Le tout est raconté en musique, avec des séquences chantées, dans un style inédit pour Jacques Audiard.
Emilia Perez est-elle inspirée d’une histoire vraie ?
Ce n’est pas une histoire vraie au sens strict
Non, Emilia Perez n’est pas basé sur une histoire vraie au sens strict. Il ne s’agit pas d’une adaptation de faits réels ou d’un témoignage connu. Jacques Audiard a inventé le scénario de toutes pièces, en s’inspirant d’éléments sociaux, politiques et humains existants, sans jamais calquer son histoire sur un personnage réel.
« C’est un conte contemporain ancré dans la réalité mexicaine, mais totalement fictif », a déclaré le réalisateur lors d’une interview à Cannes.
Mais l’univers est profondément inspiré de la réalité
Même si le personnage d’Emilia Perez est fictif, plusieurs composantes du film sont inspirées de faits bien réels :
1. Les cartels et la violence au Mexique
Le personnage d’Emilia Perez, ancien baron de la drogue, est une figure fictionnelle inspirée des nombreux chefs de cartel mexicains comme El Chapo Guzmán. Le film ne cite aucun nom réel, mais le contexte est calqué sur la réalité des violences liées aux cartels dans les années 2000-2020.
2. Les opérations de changement de genre
Le cœur du film repose sur une transition de genre, ce qui renvoie à des cas réels bien que peu médiatisés. Il existe effectivement des personnes transgenres ayant fui des milieux violents ou criminels pour recommencer une nouvelle vie. Cependant, aucun baron de la drogue connu n’a publiquement effectué une telle transformation.
3. Les disparitions forcées et les mères en quête de justice
Une partie centrale du film traite des femmes qui cherchent leurs proches disparus – une réalité bien documentée au Mexique. Ces collectifs, souvent composés de mères, mènent leurs propres recherches quand la police ne fait rien. Emilia, dans le film, tente de réparer ses crimes passés en aidant ces femmes, ce qui reflète des initiatives citoyennes réelles.
Un récit fictif mais profondément crédible
Même si Emilia Perez n’existe pas, tout est pensé pour que le spectateur ressente l’authenticité de son parcours. Cela passe par :
- La réalisation naturaliste, malgré les séquences chantées.
- Le jeu sincère de Karla Sofía Gascón, actrice transgenre, première à recevoir un prix d’interprétation à Cannes.
- Le scénario centré sur la rédemption, un thème universel mais ici traité dans un cadre mexicain bien documenté.
Ce mélange d’écriture fictionnelle et de références sociales concrètes crée un flou volontaire entre fiction et réalité. C’est ce qui pousse le public à se demander si l’histoire est vraie, ce qui prouve la réussite narrative du film.
Les intentions de Jacques Audiard
Jacques Audiard a précisé que son but n’était pas de documenter un fait divers, mais de raconter une histoire de transformation et de réinvention dans un contexte violent.
L’idée lui est venue en 2019, lorsqu’il réfléchissait à une comédie musicale politique. Il a voulu combiner :
- La violence du monde des cartels.
- La force des luttes trans et féministes.
- La grâce et l’émotion de la musique.

Ce projet était risqué, mais il a été salué par la critique internationale, notamment pour sa capacité à aborder des thèmes sensibles sans tomber dans le cliché ou la caricature.
Emilia Perez est-elle une histoire vraie ?
Non, Emilia Perez est une fiction originale, inventée par Jacques Audiard.
Mais OUI, elle s’inspire de réalités sociales bien concrètes : les cartels mexicains, la violence envers les femmes, les luttes des personnes transgenres, et les familles de disparus.
C’est une œuvre de fiction réaliste, qui dérange, qui interroge, mais qui émeut aussi.







